La monnaie le léman

Soucieuse de renforcer l’économie de proximité, la Commune de Plan-les-Ouates a décidé d’introduire la monnaie locale le léman. Cette monnaie, qui circule depuis le 18 septembre 2015, est la monnaie locale, écologique et solidaire du bassin lémanique transfrontalier.

Depuis le 1er septembre 2019, il est possible de payer les prestations délivrées par l’administration communale en lémans. Chaque prestation peut être réglée en lémans, en entier ou en partie seulement. Ainsi, une prestation dont le prix est de Fr. 42.– peut être réglée par exemple avec 42 lémans ou avec 20 lémans et 22 francs suisses. Lors d’un paiement en lémans, la monnaie est rendue en lémans ou en francs suisses en fonction des disponibilités en caisse. L’idée est simple : il s’agit de faire circuler les lémans dans les commerces et autres services de proximité. Il s’agit d’une monnaie complémentaire qui oriente les dépenses vers une économie locale et responsable, sans perte de pouvoir d’achat. 

Où se procurer des lémans ?

Pour savoir où se situent les bureaux de change, rendez-vous sur le site du léman, soit http://monnaie-leman.org. Notez que l’administration communale peut changer des lémans contre des francs suisses en fonction des disponibilités en caisse.

Le léman existe sous deux formes

Sous la forme de billets

Les lémans « papier » sont actuellement obtenus contre des francs suisses dans les bureaux de change du réseau et ce, sans aucuns frais. Vous pouvez aussi obtenir des lémans en France voisine contre des euros, qui s’échangent au cours du jour. Les coupures disponibles en lémans sont de 1, 5, 10, 20 et… 3,14 (Pi) lémans. Afin de se prémunir des faussaires, il n’y a pas de billet de 50 ni de 100 lémans. De plus, des dispositifs de sécurité sont intégrés aux billets, comme cela existe déjà dans d’autres monnaies complémentaires (dorures à chaud, encre fluorescente, papier filigrané, etc.). Sous cette forme, le léman est similaire aux chèques-cadeaux, aux chèques Reka, aux tickets-restaurants (en France principalement), aux supercards ou super-points des grandes surfaces, ou aux « miles » des compagnies aériennes.

À quoi ressemblent les lémans ?

Le billet de 1 léman peut être découpé en son milieu, chaque partie équivalant alors à un demi-léman ou 50 centimes de léman. Le billet de Pi (3,14) lémans est plutôt destiné aux collectionneurs. Il est vendu 5 francs, ce qui génère un peu d’argent pour l’association Monnnaie Léman. Il est échangé comme s’il valait 3 lémans, les 0,14 centimes de léman restants constituant une sorte de « pourboire » pour le commerçant. Les francs suisses et les euros récoltés sont déposés sur le compte de Monnaie Léman à la Banque Alternative Suisse (BAS), qui les utilise ensuite pour financer des projets en lien avec les énergies renouvelables, l’agriculture biologique et l’économie sociale et solidaire.

Sous forme électronique

L’e-léman : il s’agit dans ce cas simplement de lémans sous forme électronique, qui peuvent s’échanger via Internet ou l’application dédiée, et qui sont notamment utilisés dans le cadre du paiement de salaires ou de subventions.

Le lémanex : il s’agit dans ce cas de lémans issus du crédit mutualisé. Les lémans se comptabilisent sur le site internet, en échangeant des biens ou des services avec d’autres membres du réseau. Sous cette forme, le léman est comparable aux systèmes d’échanges interentreprises (le WIR, Sardex), aux Systèmes d’échanges locaux (SEL), aux banques de temps, etc. Il est possible de faire des achats en lémans chez plus de 550 professionnels (restauration, producteurs, bureaux d’études, artisans, assurances, etc.) qui ont déjà intégré la Communauté de paiement, en s’engageant sur la charte. La liste complète se trouve sur le site http://monnaie-leman.org.

 

La monnaie locale : une invention récente ?

Le principe de la monnaie locale est très ancien.

De nombreuses monnaies locales sont réapparues dans les années 1980. Il existe un boom des monnaies locales, notamment depuis 2008, avec l’accentuation des crises financières, économiques et environnementales. Aujourd’hui, près de 5000 monnaies locales complémentaires existent dans le monde, dont une soixantaine en France, et quelques-unes en Suisse.

Le nantissement

La plupart des monnaies locales sont fondées sur le nantissement, c’est-à-dire sur le fait d’acheter des lémans avec des euros ou des francs suisses. Il existe actuellement environ 150 000 lémans en circulation. À titre de comparaison, l’eusko au Pays basque (qui est la monnaie qui a actuellement le plus de succès en France) a 300 000 unités en circulation et le chiemgauer, en Allemagne, avait 550 000 unités en circulation en 2012.

Le crédit mutualisé

Mais il existe un autre système : le crédit mutualisé. La Suisse a été pionnière en la matière, avec le système WIR, qui fonctionne ainsi entre 1933 et 1935. Transformé en Banque WIR, plus de 60 000 PME helvétiques échangent grâce au WIR des biens et services, soit environ 16 % des entreprises suisses. Plus récemment, le projet de Sardex en Italie, basé sur le crédit mutualisé, a vu le jour.

Le crédit mutualisé permet à ses membres d’effectuer des transactions en lémans électroniques, même en manque de liquidités. Au moment de la transaction, le vendeur est crédité du montant de l’échange sur son compte et l’acheteur est débité de ce même montant. Chaque entreprise dispose ainsi d’une ligne de crédit, limitée en fonction de sa taille. Il est donc possible en tout temps et pour toute entreprise de posséder un compte en négatif et aucun intérêt n’est perçu. Chaque acteur est susceptible d’être acheteur ou vendeur, alternativement, au sein de la communauté de paiement, ce qui fait que toutes les transactions s’équilibrent. Par définition, la somme des comptes en crédit mutualisé (lémanex) est toujours égale à zéro et le système est très stable.

 

Pour toute information complémentaire sur le léman, consultez le site qui lui est dédié : http://monnaie-leman.org/

Date de mise à jour: 3 septembre 2019